De la bibliothèque au « Tesseract » : une représentation borgésienne de la littérature dans le film de Christopher Nolan Interstellar (2014) 

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28 juin 2021

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Emmanuel Buzay, « De la bibliothèque au « Tesseract » : une représentation borgésienne de la littérature dans le film de Christopher Nolan Interstellar (2014)  », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.9230


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La bibliothèque du personnage de Murphy dans le film de Christopher Nolan Interstellar (2014) innove par sa mise en scène de références intertextuelles avant d’intégrer un dispositif médiatique en quatre dimensions : un « tesseract ». Outre les pistes de lecture auxquelles invitent de nombreux ouvrages de cette bibliothèque, l’imaginaire de la médiation par le livre occupe de surcroît une fonction essentielle dans le monde esquissé par ce film de science-fiction. Parce qu’elle est déterminante pour comprendre la façon dont la bibliothèque en tant que mémoire du monde repense l’humanité, ses mutations et ses limites dans un voyage dans le temps, cette constante que représente la figure « du livre dans le film » révèle en effet une double identité qui bien qu’étayée sur un savoir scientifique n’en réactive pas moins un imaginaire immémorial avec ses mythologies. Une telle expérience qui se déploie entre, d’une part, quelques hypothèses de la physique quantique et d’autre part l’imaginaire de la médiation par le livre dont la transmission qualifie notre humanité, s’inscrit dans la très longue durée des mythologies de l’invention de l’écriture convoquées in fine par la référence à l’œuvre de Jorge Luis Borges La Bibliothèque de Babel. Cet article s’attache à décrire les temps forts des changements induits par la remédiation de la bibliothèque du personnage de Murphy en un « tesseract », de même que les implications existentielles de ces changements dans le régime de la fiction.

The library of the character Murphy in Christopher Nolan’s film Interstellar (2014) is innovative in its staging of intertextual references, as well as integrating a four-dimensional media device: a “tesseract”. In addition to the reading paths that many of the works in this library suggest, the imaginary of mediation through books also plays an essential function in the world sketched out by this science fiction film. Because it is decisive for understanding the way in which the library, as a memory of the world, rethinks humanity, its mutations, and its limits in a journey through time, the constant represented by the figure of the “book in the film” reveals a double identity which, although based on scientific knowledge, nonetheless reactivates an immemorial imaginary with its mythologies. Such an experience—which unfolds between, on the one hand, a few hypotheses of quantum physics and, on the other hand, the imaginary of mediation by the book whose transmission qualifies our humanity—is part of the very long duration of the mythologies of the invention of writing, evoked by the reference to the work of Jorge Luis Borges, The Library of Babel. This article focuses on the key moments of the changes induced by the remediation of Murphy’s library into a “tesseract”, as well as the existential implications of such changes in the realm of fiction.

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