17 décembre 2021
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Flore Garcin-Marrou, « La « science-fiction bouffe » de Maïakovski. Autour de Mystère-Bouffe, La Punaise, Les Bains et de leur réception par le metteur en scène Antoine Vitez », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.9904
La production littéraire de Maïakovski, figure de la littérature d’avant-garde russe, est abondante et diverse. On connaît davantage ses poèmes ou son engagement dans le futurisme que ses quatre pièces de théâtre : Vladimir Maïakovski (1913), Mystère-Bouffe (1918 ; 1921), La Punaise (1929), Les Bains (1930). Les trois dernières pièces s’inscrivent dans la lignée des voyages dans le temps de Jules Verne et de H. G. Wells : certains personnages sont congelés et ressuscitent en 1979, d’autres ont l’opportunité de monter dans une machine à explorer le temps qui les conduit jusqu’en 2030. Ces satires dénoncent ce qui se trame dans la Russie politique : la transformation de l’utopie révolutionnaire en réalisme d’état – une réalité autoritaire et répressive qui caractérisera l’ère stalinienne. L’anticipation d’un monde politico-social meilleur, le voyage dans le temps, la cryogénie, la peur de la contamination, l’utopie, la dystopie, l’eugénisme sont autant de thèmes qui jalonnent ce corpus relativement peu mis en scène au théâtre. La Punaise et Les Bains sont reconnus dans la SFE (The Encyclopedia of Science Fiction) comme les « first significant original plays appeared in the 1920s and 1930s ». Mais c’est lorsque le metteur en scène Antoine Vitez (1930-1990) monte La Punaise et Les Bains dans les années 1970 qu’il les qualifie de « science-fiction bouffe ».