Radium, acier et cœurs vivants. Les marionnettes-automates de Monsieur de Pygmalion mis en scène par Charles Dullin (1923)

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17 décembre 2021

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Laurette Burgholzer, « Radium, acier et cœurs vivants. Les marionnettes-automates de Monsieur de Pygmalion mis en scène par Charles Dullin (1923) », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.9940


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Au début des années 1920, Charles Dullin et la troupe de son « laboratoire d’essais dramatiques », l’Atelier, sont engagés dans la quête d’un théâtre dépassant la réalité contemporaine. Cette recherche s’inscrit dans la mise en scène de Monsieur de Pygmalion, Farce tragi-comique d’hommes et de marionnettes, de l’auteur espagnol Jacinto Grau, traduite par Francis de Miomandre. Les protagonistes de cette pièce sont dix-huit « marionnettes », interprétées par les comédiens de l’Atelier. Il s’agit de marionnettes hautement technologiques, anthropomorphes, agencées de métal, de tissages et de cœurs d’animaux. L’article propose une analyse des trois niveaux d’anticipation de potentiels mondes futurs, juxtaposés dans le spectacle. Premièrement, concernant la pratique théâtrale de l’Atelier, il s’agit d’un choix dramatique permettant d’expérimenter sur le plateau les recherches autour de l’expression corporelle. L’acteur peut transfigurer son corps humain en corps artificiel et machinal. Deuxièmement, à niveau méta-théâtral, il s’agit d’une prophétie grotesque visant à la montée en puissance du metteur en scène face à des comédiens remplacés par des « sur-marionnettes ». Troisièmement, la farce offre une ouverture vers une science appliquée du futur proche. Les « marionnettes » évoquent, dans le contexte des actualisations artistiques de l’automate au début du xxe siècle, une réalité scientifique et sociale où le corps artificiel, composé de métal et d’organes, pourrait développer et abriter au fur et à mesure une intelligence propre, et une autonomie de la volonté.

In the early 1920s, Charles Dullin and his troupe from his “dramatic testing laboratory”, the Atelier, were engaged in the quest for a theater that would surpass everyday reality. This research is part of the production of Monsieur de Pygmalion, Farce tragi-comique d’hommes et de marionnettes, by the Spanish author Jacinto Grau, translated by Francis de Miomandre. The protagonists of this farce are eighteen "puppets", played by the actors of the Atelier. These puppets are highly technological and anthropomorphic, made of metal, fabric, and animal hearts. The article offers an analysis of three levels of anticipation of potential future worlds, juxtaposed in the show from 1923. First, concerning the theatrical practice of the Atelier, the choice of this play allows to experiment alternative body language on stage. The actor can transform his human body into a seemingly artificial and mechanical one. Second, at a meta-theatrical level, the show is a grotesque prophecy concerning the rise of the stage director facing actors who are replaced by "über-marionettes". Third, the play offers an opening to an applied science of the near future. The "puppets" evoke, in the context of the artistic interpretations of the automaton at the beginning of the 20th century, a scientific and social reality where the artificial body, made up of metal and organs, could develop and shelter his own intelligence, and autonomy of the will.

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