26 novembre 2020
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Jean-Yves Pranchère, « Quel concept de populisme ? », Revue européenne des sciences sociales, ID : 10.4000/ress.6797
La notion de populisme est glissante ou « labile ». Dans les dernières décennies, elle s’est détachée de sa signification historique première pour désigner des mouvements politiques illibéraux qui se situent aux antipodes des populismes du XIXe siècle. Il est très difficile de sortir de cette ornière conceptuelle : ceux qui voudraient réduire le populisme à un anti-pluralisme anti-élitiste ne parviennent pas à effacer ses origines démocratiques ; ceux qui insistent sur ces origines démocratiques doivent reconnaître que le populisme peut « embrayer » sur des formes de nationalisme autoritaire. Il n’en est pas moins nécessaire de distinguer le populisme des phénomènes de « démocratisation du sentiment oligarchique » (Savidan, 2016) et, au sein même du populisme, entre ce qui relève d’une défense du sens commun démocratique, ce qui relève du fantasme de « l’unité du peuple » et ce qui relève d’une pratique de la « démocratie sauvage » (Lefort, 1979).