15 mars 2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2264-119X
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Ioannis Rodopoulos, « L’absence de la précarité sociale parmi les motifs de discrimination reconnus par le droit français : un frein normatif à l’effectivité de la lutte contre les discriminations ? », La Revue des droits de l’homme, ID : 10.4000/revdh.2050
Existant depuis longtemps en droit international, ainsi que dans un certain nombre de droits étrangers – même sous des vocables divers –, la notion de discriminations fondées sur la précarité sociale demeure à ce jour pratiquement absente du droit français. Afin de combler cette lacune, une proposition de loi fut déposée au Sénat le 31 mars 2015, proposant une série de mesures, y compris l’insertion d’un nouveau critère de discrimination dans l’article 225-1 du Code pénal. Les débats relatifs à ce texte ainsi que l’étude de la littérature sociologique en la matière démontrent que l’intérêt et l’actualité de la question ne sauraient être contestées ; sa complexité non plus : complexité normative, certes, mais aussi complexité conceptuelle, complexité des valeurs que la loi doit protéger, complexité du contexte socio-historique actuel. L’objet de cet article est dans un premier temps d’examiner si l’absence de la précarité sociale parmi les critères de discrimination reconnus par le droit français constitue un frein normatif à l’effectivité de la lutte contre les discriminations afin de mesurer le degré de nécessité d’une nouvelle loi. Dans un deuxième temps, seront formulées quelques réflexions relatives à la forme que cette nouvelle loi, à la supposer utile, pourrait prendre.