Les droits de l’homme sans la loi ?

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3 juin 2014

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Résumé Fr En Es

Depuis le moment fondateur pour la théorie des droits de l’homme qu’a constitué en France la période révolutionnaire, la loi se trouve placée au centre de la réflexion sur ce que l’on vise désormais généralement comme la problématique de l’ « effectivité » des droits de l’homme. A cette époque, les caractéristiques prêtées à la loi par les hommes engagés dans l’action politique, les philosophes et les juristes, assurent son prestige et conduisent à considérer cet instrument comme le vecteur nécessaire pour une concrétisation des droits de l’homme au sein du système juridique. Dans la tradition française, c’est à la loi qu’il revient de préciser les droits de l’homme, d’en définir les implications concrètes en vue d’une application pratique. Cette conception légicentriste de l’ « effectivité » des droits de l’homme est cependant remise en cause. Des bouleversements au niveau des représentations liées notamment à la Constitution, à la figure du juge, ainsi qu’à la classe des droits de l’homme et des catégories classiques par le biais desquelles ils ont pu être pensés - droits individuels, droits sociaux, « droits-libertés », « droits-créances »... - conduisent à envisager une réalisation des droits de l’homme directement par les juges. Progressivement, des évolutions se produisent sur le plan du droit positif comme sur le plan doctrinal, permettant de penser les conditions d’une plus profonde rupture entre la loi et les droits de l’homme, ainsi que les avantages et les inconvénients du phénomène que constitue la réalisation juridictionnelle des droits de l’homme.

Since the founding moment of human rights theory that is the revolutionary period in France, law is at the centre of what we henceforth generally designe as the theme of « effectivity » of human rights. At this period of time, the characteristics assigned to the law by politicians, philosophers and jurists, ensure its prestige. Law has been regarded since then as a necessary instrument for the realization of human rights. In the french tradition, law specifies human rights and defines the precise implications in order to permit their practical application. This conception of effectivity of human rights is nevertheless reconsidered. Changes in the representations related to the Constitution, the office of judges, and the traditional categories of human rights thinking – such as individual rights, social rights, negative rights, positive rights... – lead to consider the realization of human rights directly by judges. Progressively, evolutions occur in positive law as in science of law, that allow the discussion on the conditions and the opportunity of a deeper rupture between law and human rights, as well as on the advantages and disadvantages of the phenomenom constituting the jurisdictional realization of human rights.

Desde el momento fundador, para la teoría de los derechos humanos, que el periodo revolucionario ha constituido en Francia, la ley se encuentra ubicada en el centro de la reflexión sobre aquello que se refiere en lo sucesivo generalmente como la problemática de la "efectividad" de los derechos humanos. En esta época, las características prestadas a la ley por las personas comprometidas en la acción política, los filósofos y los juristas, aseguran su prestigio y conducen a considerar este instrumento como el vector necesario para una concretización de los derechos humanos en el seno del sistema jurídico. En la tradición francesa, es la ley quien precisa a los derechos humanos, quien define las implicaciones concretas con miras a una aplicación práctica. Esta concepción legicentrista de la efectividad de los derechos humanos es sin embargo puesta en duda. Desde los cambios a nivel de las representaciones ligadas sobre todo a la Constitución, hasta la figura del juez, la clase de derechos humanos y las categorías clásicas por medio de las cuales pudieron ser pensados –derechos individuales, derechos sociales, “derechos-libertad”, “derechos-crédito”… - conducen a contemplar en una realización de los derechos humanos directamente por los jueces. Progresivamente, evoluciones se producen en el plano del derecho positivo así como en el marco doctrinal, permitiendo pensar las condiciones de una ruptura más profunda entre la ley y los derechos humanos, así como también en las ventajas y los inconvenientes del fenómeno que constituye la realización jurisdiccional de los derechos humanos.

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