7 juillet 2020
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Victor Audubert, « La liberté d’entreprendre et le Conseil constitutionnel : un principe réellement tout puissant ? », La Revue des droits de l’homme, ID : 10.4000/revdh.9921
La liberté d’entreprendre est reconnue comme un principe à valeur constitutionnelle par le Conseil constitutionnel. De plus en plus invoquée dans les décisions en matière économique et sociale, elle apparaît comme le symbole d’une interprétation « néolibérale » du juge constitutionnel français, qui mobilise cette liberté pour censurer des dispositions visant à réguler l’économie ou mieux protéger les salariés, ou au contraire pour valider des textes qui amendent le Code du travail vers une plus grande flexibilité. L’interprétation du Conseil, sensible aux considérations extrajuridiques, laisse toutefois entrevoir la possibilité d’une réinterprétation de ce principe à l’aune d’une lecture plus solidariste. Il s’agit dans cet article de revenir sur la consécration de la liberté d’entreprendre, d’analyser son rôle dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel, mais aussi d’étudier les limites nouvelles qui lui sont apportées par le juge constitutionnel, notamment avec la décision du 31 janvier 2020.