14 décembre 2018
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Patrick Werly, « Le dialogue d’un poète avec les ethnologues », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.1561
Jerome Rothenberg a publié en 1968 une anthologie, Technicians of the Sacred, qui se voulait une « présentation des poésies “tribales/orales” du monde entier & de la “pensée sauvage” », collection de textes d’ordres divers : chants, dits, récits, contes, formules, charmes, rites, poèmes, mythes, pièces de théâtre, etc. Tous ces textes sont donnés en traduction anglaise, parfois à partir de traductions françaises ou espagnoles. Le propos de Rothenberg est d’affirmer la proximité du chaman et du poète moderne, sinon leur identité. C’est d’abord en poète qu’il rassemble ces textes et c’est l’effet de cette opération, qui passe par la traduction et la retraduction, que cet article se propose d’étudier : effet non seulement sur la parole de ces sociétés traditionnelles mais aussi sur la poésie moderne des sociétés occidentales. L’hypothèse est que l’entreprise est réductrice pour le mythe et pour la poésie ; mais que, si elle reste prisonnière des impasses et de certaines illusions des flower children, elle porte aussi en elle de quoi réfléchir sur une plus large échelle à ce qu’est la poésie. poésie, mythe, chamanisme, traduction, anonymat