Le Bad-boy n’a pas peur d’avoir mal

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1 avril 2019

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Meryem Sellami, « Le Bad-boy n’a pas peur d’avoir mal », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.2769


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À partir d’une enquête de terrain réalisé à Tunis sur les logiques des scarifications chez des adolescents, cet article propose de démontrer comment celles-ci seraient soumises, chez les garçons, à la performativité du genre (Butler, 2006). Dans la littérature scientifique, la question du genre renvoie davantage à la condition des femmes et des filles. Or, les comportements des garçons sont tout aussi imprégnés par les stéréotypes et les idéaux de l’identité masculine propres à une culture donnée et dans un contexte précis. Les blessures auto-infligées sont ici investies par des jeunes hommes vivant dans des conditions de précarité sociale et symbolique éprouvantes afin de se dessiner une image d’homme inflexible qui « n’a pas peur d’avoir mal ». En dépit du risque de stigmatisation sociale inhérente à la figure de celui qui se coupe, les adolescents revendiquent la stature du « mauvais garçon » afin de s’éprouver en tant qu’homme. L’apprivoisement de la douleur constitue la preuve d’une virilité mise à mal par un entourage hostile ou des événements accablants. La douleur est ici utilisée comme un écran contre les blessures de la virilité dans une société hautement androcentrique.

Based on a survey conducted in Tunis about teenagers logics of scarifications, this article suggests how these would be subjected for boys to gender performativity (Butler, 2006). In the scientific literature, the question of the gender mostly refers to the condition of women and girls. However, boys behavior are also filled with stereotypes and ideals of the male identity in a given culture and a precise context. The self-injuries are used by young men living in a difficult social context and traumatic conditions to provide an image of inflexible boy, the one that “is not scared to feel pain”. Despite the risk of social stigmatization inherent to the figure of the one who cuts himself, the teenagers claim the stature of the “bad boy” to feel as a man.Taming the pain is evidence of a virility damaged by a hostile circle of acquaintances or by oppressive events. The pain is used as a screen against the wounds of the virility in a highly androcentric society.

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