1 avril 2019
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Valentine Gourinat et al., « Du morcellement à la reconfiguration », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.2845
Les patients amputés d’un membre puis équipés d’une prothèse externe rencontrent tout au long de leur parcours thérapeutique un grand nombre de souffrances, de nature et intensité bien différentes. Qu’il s’agisse de souffrances physiques liées à l’état fragile du membre résiduel, ou de souffrances psychiques liées à la perte immense et totalisante qu’entraine l’amputation, ces différentes manifestations douloureuses se chevauchent, se génèrent mutuellement, et se suivent dans un ballet dialectique aussi pénible que complexe. Certaines de ces souffrances sont encore difficiles à saisir et à gérer, tant du côté du soignant que de celui du patient (c’est particulièrement le cas des douleurs fantômes et des souffrances identitaires et sociales), et les moyens entrepris pour les surmonter peuvent être tout à fait surprenants. Cet article propose donc un panorama des différentes dimensions douloureuses qui ponctuent le parcours de vie des patients amputés, ainsi que des solutions mises en place pour les dépasser. Mais surtout, il cherche à mettre en lumière la complexité de la problématique de la souffrance chez ce type de patients, à la fois englobante, polymorphe et insaisissable.