30 avril 2019
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Julie Sentis, « Apprendre les métiers du care en France et en Allemagne au-delà des assignations de genre », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.3159
Les travaux de C. Gilligan, mettant en évidence une « éthique féminine du soin » (1982), sont parfois simplifiés à l'extrême et condamnés pour leur naturalisation des aptitudes féminines. Cette réception ignore que le propos de C. Gilligan se rapporte à un contexte patriarcal où c'est moins la nature des femmes que la domination des hommes qui rend la voix féminine si « différente ». C'est à partir de la définition du care mise en évidence par J. Tronto (1993) que cette étude de la formation aux métiers du care en France et en Allemagne montre comment les donneurs et les donneuses de care doivent au contraire, pour exercer le métier qu'ils ont eu des raisons de choisir, dépasser les assignations de genre. Certaines femmes parviennent ainsi à ne pas rester prisonnières d'un rôle féminin à jouer. D'autres jeunes hommes parviennent d’autant plus librement à s’approprier une activité de care que ce n’est précisément pas leur genre. La portée de ce travail est à cet égard de comprendre la capacitation des jeunes donneurs et donneuses de care comme un processus réflexif.