30 avril 2019
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Virginie Vinel, « Controverses médicales autour de la puberté : précocité féminine et invisibilité masculine », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.3402
Les résultats d’études épidémiologiques américaines ont lancé une alarme à la fin des années 1990 sur la plus grande précocité de la puberté féminine, particulièrement des filles « afro-américaines ».Controversées dans la littérature anglophone, les conclusions de ces études sont pourtant reprises et publicisées par des synthèses médicales et des médias français qui viennent alimenter l’idée d’un raccourcissement de l’enfance des filles, spécifiquement des filles « d’origine africaine ». En même temps, la rareté des discours médicaux sur le corps pubère des garçons conforte l’idée d’un grandir non problématique au masculin. Le traitement différentiel des données de la puberté masculine et féminine avalise les dissemblances substantielles entre les sexes alors que les résultats sont discutés. L’article analyse ainsi comment les sciences participent à la production de stéréotypes sur le passage entre enfance et adolescence.