Gouverner la sortie de l’enfance par ses marges ?

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30 avril 2019

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Ingrid Voléry, « Gouverner la sortie de l’enfance par ses marges ? », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.3420


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A partir d’observations et d’entretiens effectués avec des animateurs exerçant auprès d’enfants âgés de 9 à 13 ans, nous proposons d’analyser deux figures mobilisées pour gouverner la sortie de l’enfance : celles du caïd-de-cité et de la fille-de-quartier. Initialement utilisées pour altériser les descendants de migrants vivant dans les quartiers de relégation urbaine, elles sont désormais utilisées pour conforter un ordre hétérosexiste codifiant les « justes féminités/masculinités » selon les âges. La rustrerie du caïd servira à normaliser les identifications de genre, engagées par les garçons des groupes se vivant comme « autochtones », tandis que la discrétion des filles-de-quartier « émancipées » par l’école sera opposée à la vulgarité des « lolitas » de milieux populaires et tracera les bornes d’un « juste » dévoilement des corps des filles quittant l’enfance. Nous conclurons l’article par une réflexion sur la nature même du gouvernement de l’enfance en actes à travers ces figures stéréotypées : un gouvernement passant moins par la diffusion d’un modèle uniforme que par l’élaboration de contre-types définissant les marges et les frontières à ne pas transgresser.

Using interviews and observations carried out by activity leaders working with children aged from 9 to 13 years old, we have set out to analyse two figures commonly used to govern the exit from childhood : those of the gang-leader and the “good-muslim-girl”. Originally used to (re)assign an identity to the descendants of migrants in poor urban areas, these figures presently serve to reinforce a hetero-sexist order which codifies “correct masculinity and femininity” for different age-groups. The boorishness of the gang-leaders helps to normalise gender-identifications of boys in groups who see themselves as “autochthonous”, whereas the discretion of the “good-muslim-girls “emancipated” via schooling is opposed to the vulgarity of “lolitas” of popular origin and traces the limits of a just bodily exposure for girls coming out of childhood. We will conclude the article with a reflection on the nature of the governance of childhood practiced via these stereo-typical figures. Rather than referring to a uniform model, this governance is based on the elaboration of counter-types which define the limits and the frontiers which should not be transgressed.

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