La triple peine : être préadolescents en institution médico-sociale

Résumé Fr En

Le pensionnaire orienté dans l’institution médico-sociale doit composer en permanence avec trois formes de souffrance qui complexifient considérablement son cheminement dans la vie. Il y a des données entérinées qui le rangent dans la catégorie des individus dits « déficients intellectuels ». À cela s’ajoutent les violences inhérentes à sa vie en institution. Enfin, l’usager de ce genre de structure subit les effets du stigmate dans les scènes de la vie quotidienne, du fait de ces conditions recluse et déficiente, avec en toile de fond l’entrée dans l’adolescence. Cet article propose de réfléchir sur la vie des pensionnaires d’une institution médico-sociale âgés de 12 à 14 ans. Il s’appuie sur une observation participante (support d’une thèse de doctorat) effectuée en qualité d’enseignant spécialisé. Cette réflexion portera sur la notion de triple peine qui « charge » l’existence des sujets placés : stigmatisation et réclusion s’ajoutant à une problématique originelle inhérente au placement institutionnel et à la préadolescence.

Teenagers in Institut-medico-professional (a state special needs training facility) must constantly negotiate three forms of suffering, which make their journeys through life significantly more complex. Widely ratified data classifies these individuals in the category of “mentally deficient”. The violence associated with their institutionalised lives adds to the difficulty of this journey. Moreover, inmates from this kind of structure suffer from the effects of stigmatisation in scenes of daily life, due to these conditions of reclusion and deficiency. This article will suggest a reflexion on the lives of inmates in an Institut-medico-professional, whose ages vary between 12 and 14; this is based on a participatory observation carried out by a specialised teacher in the institution. This reflexion will focus on the notion of triple penalties, which “weigh on” their existence : stigmatisation and reclusion, added to the fundamental predicament inherent to institutional care and youth.