Destructions d’OGM et désobéissance civique

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14 juin 2019

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À partir du cas des Faucheurs Volontaires, un mouvement de lutte contre les OGM créé en 2003 en France, cet article étudie la question du rapport entre le recours à l’action radicale dans les mobilisations collectives et l’affirmation d’une citoyenneté respectueuse du principe démocratique. En croisant sociologie de la mobilisation des ressources et analyse de cadres, il montre que l’articulation entre actions et cadrage de ces actions ne va pas de soi et constitue un processus spécifique. En effet, le cadre de la « désobéissance civique » ne s’impose pas d’emblée dans la lutte contre les OGM. Ce registre est précisément mobilisé devant le risque de criminalisation des fauchages d’OGM et il permet l’articulation du cadre organisationnel de la lutte au cadre cardinal de la justice et du bien commun. De surcroît, pour gagner en légitimité dans la durée, un cadre de « désobéissance » engage toute une série d’épreuves touchant aussi bien à l’organisation du mouvement qu’au jugement de différents publics (médias, arènes judiciaires, opinion publique). Plus qu’un simple enjeu d’organisation interne, la revendication de désobéissance engage une extériorité, et le jugement de tiers. À cette condition, les Faucheurs volontaires conquièrent une puissance d’expression publique susceptible de converger avec d’autres formes de protestation contre les OGM.

Based on the case of the Faucheurs Volontaires, a GM crop trashing movement that was created in 2003 in France, this article studies the relationship between radical action in social campaigns and claims for democratic citizenship. By combining resource mobilization theory and frame analysis, the article shows that the connection between framing and actions is not straightforward and constitutes a specific process. Indeed, framing crop trashing actions by anti GMO activists as “disobedience” was in no way granted from the outset. Disobedience was used as a response to the risk of criminalization of GM crop trashing, as it allowed to articulate the organizational frame of the campaign with the frame of the justice system. Moreover, the long-term maintenance of a “disobedient” frame involves a whole series of tests, affecting both the organization of the movement and the judgement by different audiences (the judiciary, the media, and public opinion). Beyond a simple matter of organization, the claim of disobedience involves, externally, the judgement of third parties. This is the condition under which the “Faucheurs Volontaires” gain power of expression and become able to converge with other forms of protests against GMO’s.

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