L’écriture vulnérable, une pratique méthodologique féministe

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7 décembre 2022

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Tiffany Page, « L’écriture vulnérable, une pratique méthodologique féministe », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.8757


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Cet article examine la possibilité d’une écriture vulnérable dans le cadre d’approches méthodologiques de recherche féministes. S’appuyant sur un projet ayant entraîné des difficultés et des tensions dans la conduite de recherches transnationales, notamment la documentation et le récit partiel d’une personne s’étant immolée par le feu, l’article aborde ce que peut signifier le fait de se concentrer plus précisément sur l’explicitation et la reconnaissance de la vulnérabilité dans l’écriture. En proposant des exemples de travail et une analyse située et localisée qui mobilisent des approches théoriques féministes, postcoloniales et queer pour s’intéresser au particulier et au quotidien, j’aborde certaines hésitations et incertitudes dans la démarche de recherche et la production de connaissances, ainsi que des préoccupations quant aux formes de pratique réflexive. Au cœur de cette discussion, se pose la question d’une éthique vulnérable, de la manière dont les méthodes féministes peuvent représenter la vie des autres, en particulier lorsque les histoires peinent à être racontées, à la fois en fournissant des explications adéquates et dans la façon dont le traumatisme et la souffrance peuvent rester incommunicables. Il s’agit notamment de déterminer comment, en tant que chercheur·se·s, nous sommes affecté·e·s dans la conduite de nos recherches. En tant que forme de réceptivité et de blessure, l’article plaide en faveur d’une écriture vulnérable qui défie les méthodes féministes de rester ouvertes et réceptives à ce qui résistera toujours à la création de sens, tout en continuant à répondre à l’exigence de rendre justice à la vie des autres.

This article discusses the possibility for vulnerable writing within feminist methodological approaches to research. Drawing upon a project that involved difficulties and tensions in conducting transnational research, including the documenting and telling of a partial narrative of an individual who set herself on fire, the article discusses what it might mean to focus more explicitly on explicating and recognising vulnerability in writing. In providing examples from working with a situated, localised analysis that engages feminist, postcolonial and queer theoretical approaches to attend to the particular and everyday, I address some of the hesitations and uncertainties in undertaking research and producing knowledge, and concerns with forms of reflexive practice. At the heart of the discussion is the question of a vulnerable ethics, of how it is possible for feminist methods to represent the lives of others, especially when stories fail in the telling, both in providing adequate explanations and in the ways that trauma and suffering can remain incommunicable. Included in this are concerns as to how we as researchers are affected within the production of research. As a form of receptivity and wounding, the article argues for vulnerable writing that challenges feminist methods to remain open and receptive to what will always resist sense-making, while continuing to respond to the demand that we do justice to the lives of others.

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