19 juillet 2016
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David Fée, « Housing and Citizenship in the UK: Towards a Conditional Right? », Revue française de civilisation britannique, ID : 10.4000/rfcb.770
Dans le modèle de T. H. Marshall, la citoyenneté britannique inclut trois catégories de droits, conquis par étapes du XVIIIe siècle au XXe. Selon celui-ci, le dernier volet de cette citoyenneté pleine et entière, à savoir les droits sociaux, a été institutionnalisé par l’Etat-providence après 1945. Nous verrons cependant dans un premier temps combien l'un de ces droits, l’accès à un logement social en l’absence d’un logement décent, s'articule difficilement avec ce modèle. Puis nous examinerons le glissement discursif qui s’est opéré depuis les années 1970 et qui a conduit à redéfinir les droits et les devoirs des citoyens britanniques en matière de logement. Ainsi, la citoyenneté britannique équivaut désormais moins à la possibilité de jouir d’un logement social subventionné qu’au devoir d’être autonome et propriétaire autant que possible. Par ailleurs, dans un contexte de crise du logement, la résidence dans le secteur social est de plus en plus souvent assujettie au respect d’un certain nombre de conditions visant à contrôler le comportement des locataires anglais et à s'assurer de leur intégration sociale et professionnelle. Le logement participe donc depuis les années 1970 d'une entreprise gouvernementale de redéfinition des contours de la citoyenneté.