5 février 2019
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Anne-Sophie Hillard, « L’écriture de l’impuissance dans Die Liebesblödigkeit de Wilhelm Genazino », Recherches germaniques, ID : 10.4000/rg.290
Le roman de Wilhelm Genazino Die Liebesblödigkeit (2005) retrace les pérégrinations intérieures du narrateur et protagoniste aux prises avec une relation amoureuse triangulaire et son incapacité à faire le choix de rester avec une des deux femmes qu’il aime. Cette indécision correspond à un sentiment d’impuissance général lié à une angoisse existentielle qui traverse le récit, sentiment qui trouve une résonance dans les objets et évènements décrits par le narrateur et qui deviennent le reflet de sa subjectivité. Cette construction du récit sur monologue intérieur du narrateur, axée sur la vision, permet une spatialisation de la narration ; le narrateur offre ainsi son point de vue au lecteur, lui livre l’étendue de sa subjectivité à travers l’appropriation d’objets devenus réceptacles de révélations intérieures. La subjectivité caractéristique du narrateur, due à un sentiment de perte de réalité, est profondément liée à la question de l’identité et se révèle à travers le motif de l’impuissance, présent tout au long du récit. Il s’agira donc de voir en quoi cet écrit est une discussion sans cesse reprise sur l’identité et la continuité du sujet, et en quoi cette impuissance tant psychologique, ontologique que physique est précisément le signe d’un basculement vers une forme d’horizontalité, de spatialisation, basculement qui crée un espace, un jeu dans la (re)constitution de l’identité.