4 mars 2021
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Sylvain Louet, « Le tribunal figural de la fiction expressionniste », Recherches germaniques, ID : 10.4000/rg.4792
L’article considère un film singulier, Von morgens bis mitternachts, réalisé par Karl Heinz Martin en 1920. Cette fiction est une œuvre majeure du courant expressionniste allemand à cause de l’originalité de ses inventions visuelles. Cet univers de conte noir, tel un mauvais rêve, accueille des visages peints ou grimés et un décor qui paraît inachevé et maladroit. Nous comparons ce film à des œuvres de peintres ou de graveurs expressionnistes pour examiner comment son positionnement éthique fait juger ses protagonistes principaux et la société évoquée, en regard de la morale chrétienne et de celle que promeut le capitalisme. Autrement dit, le film conduit une étude critique des jugements humains prononcés du point de vue du bien et du mal face à des systèmes de règles d’action et de pensée qui doivent prédéterminer la conduite de chacun dans un cadre culturel donné. D’un côté, la rêverie scénique et le motif de l’instant fécond jouent alors un rôle essentiel. D’un autre côté, le genre du mélodrame est renouvelé car le héros est jugé à travers la sécrétion figurale du mal et le motif de la défiguration.