5 février 2019
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Catherine Repussard, « Ewald Banse : orientaliste et « géographe de l’âme » », Recherches germaniques, ID : 10.4000/rg.828
Cet article est centré sur l’imaginaire politique de la Perse tel qu’il s’est développé au cours des années vingt dans l’Allemagne de Weimar. Cette époque vit émerger l’idée d’une « géographie de l’âme », associée à celle d’« âme des peuples » héritée du romantisme politique, en résonance avec l’idée de psychologie des peuples (Völkerpsychologie) qui s’affirme avec force à cette époque. Ainsi, géographes et orientalistes chercheront-ils à dégager les contours d’une « géographie de l’âme perse », saisie en écho à la « géographie de l’âme allemande ». C’est là l’objet de cette contribution abordant l’ouvrage du géographe atypique et grand vulgarisateur Ewald Banse (1883-1953) Morgenland und Abendland. Landschaft Rasse Kultur zweier Welten (1926). L’auteur cherche à élaborer les contours d’une ‘communauté imaginée’ germano-perse, au sens où l’entend Benedict Anderson, devant permettre de légitimer à ses yeux, à l’instar d’autres orientalistes allemands, une nécessaire germanisation culturelle de l’Orient, selon l’adage qu’une politique culturelle (Kulturpolitik) est désormais la nouvelle forme d’une politique d’expansion territoriale (Raumpolitik).