7 décembre 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0399-1989
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2649-860X
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Camille Auboin, « Hans Paasche (1881-1920) et le féminin », Recherches germaniques, ID : 10.4000/rg.8753
Interroger la notion de féminin en Allemagne autour de 1900 implique de prendre en compte l’interaction de plusieurs espaces géographiques. Loin de constituer un territoire vierge destiné à être modelé à l’image de la métropole, la colonie s’avère être un espace de mise en doute, voire de négation des certitudes européennes. Dans la troisième lettre du roman épistolaire de Hans Paasche (1881-1920), Die Forschungsreise des Afrikaners Lukanga Mukara ins innerste Deutschland (1912), le détour par le prisme narratif de l’Africain permet de véhiculer une critique acerbe des normes et pratiques européennes associées au genre féminin pour les repenser. En proposant une conception plus ‘naturelle’, plus ‘authentique’, plus ‘saine’ du féminin, inspirée du modèle fantasmé de l’Africaine, le texte de Paasche met en évidence les fondements utopiques communs aux mouvements de la réforme de la vie (Lebensreform) et aux imaginaires coloniaux.