La Serbie à la croisée des chemins : corridors énergétiques, privatisations et guerre du gaz

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30 septembre 2011

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Alexis Troude, « La Serbie à la croisée des chemins : corridors énergétiques, privatisations et guerre du gaz », Revue géographique de l’Est, ID : 10.4000/rge.2928


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La Serbie, Etat récemment créé, cherche sa place sur un échiquier balkanique en pleine recomposition. Ce territoire de 88 631 km2 et presque 10 000 000 d’habitants, placé sur les confins orientaux de l’Union européenne, connaît à la fois un processus d’intégration européenne et cherche sa place dans l’Europe du sud-est. L’espace balkanique est devenu, depuis la découverte d’importants gisements d’hydrocarbures en mer Caspienne en 1997, une plaque tournante des réseaux de gazoducs et d’oléoducs entre Asie et Europe. A l’intersection des axes d’influence de l’UE, des Etats-Unis et de la Russie, une âpre bataille mêlant compagnies multinationales et institutions internationales est engagée, où les tracés de tubes énergétiques évoluent au gré des situations géopolitiques. Or depuis le milieu des années 2000 s’est ajoutée la guerre du gaz, où la Serbie joue malgré elle un rôle primordial : le projet américain Nabucco est concurrencé par le projet de gazoduc russe South stream. A travers une politique énergétique agressive, la Russie fait un retour saisissant dans toute l’Europe du sud-est. Tout le long du tracé du South stream entre Mer noire et mer Adriatique, les entreprises russes investissent massivement dans les secteurs de l’énergie, des transports et du tourisme, très souvent avec l’aide indirecte de l’Etat. Cela permet à la Russie de prendre position sur tout l’espace balkanique, grâce à une influence économique dans des Etats retrouvéscomme la Bulgarie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Monténégro et la Serbie. Dans ce dernier, le rachat du secteur gazier et pétrolier par les géants russes Gazprom etLukoil leur a permis de contrôler la distribution d’énergie dans un pays central de leur dispositif d’expansion économique en Europe du sud-est, créant une vive polémique dans les milieux politiques et économiques du pays. C’est à l’aune de ce processus endogène de préemption par les firmes et les pouvoirs locaux du tissu économique qu’il faut envisager un probable émiettement territorial. Les autorités albanaises du Kosovo La diplomatie serbe ne jure que par l’UE, tout en menant une active diplomatie vers les puissances montantes de la région (Turquie, Russie et Chine), alors que les firmes étatiques de ces pays s’implantent progressivement dans tous les secteurs économiques. La diplomatie serbe ne jure que par l’UE, tout en menant une active diplomatie vers les puissances montantes de la région (Turquie, Russie et Chine), alors que les firmes étatiques de ces pays s’implantent progressivement dans tous les secteurs économiques. Les régions à l’intersection des corridors pan-européens IV, VIII et X, ont auto-proclamé leur indépendance pour mieux contrôler le passage des hydrocarbures de mer Caspienne sur leur territoire. Dans le nord-est de la Bosnie-Herzégovine, le corridor de Brcko est un bon exemple de l’opposition de stratégies antagonistes pour le contrôle d’axes fluviaux et de tubes énergétiques primordiaux dans l’espace balkanique. La Voïvodine, grenier à blé de la Serbie et contrôlant l’accès au Danube, est agitée par un fort mouvement autonomiste : l’enjeu est ici de contrôler le trafic fluvial sur l’axe Rhin/Main/Danube. Dans ce contexte d’éclatement territorial, la place de la Serbie dans le système euro-atlantique est à la fois intégrationniste et centrifuge.

Serbia, a recently created State, is looking for its rank on the Balkans stage. This territory of 88 631 km2 and almost 10 000 000 inhabitants, placed on the oriental borders of the European Union (EU), is in full reorganization. An unavoidable passage on the axis the Rhine / Main/ Danube and a central knot of communication of the South-East Europe, Serbia arouses the greed of private firms and international organizations. In the confluence of the Paneuropean corridor Budapest-Salonique and the American oil pipeline Burgas-Dürres, a hard battle is being held: the strong mining resources of Serbia and Kosovo are at stake. Now since the midst of the 2000s the war of the gas is a new element in which Serbia, unintentionally, plays an essential part the American Nabucco project is competed by the gas South Stream pipe-line, through which Russia makes a striking come back in the region. A process of euro-Atlantic integration is to be added to this geopolitics of the energy which is dividing the territories of Serbia. Compelled to comply with the liberal standards, the current Serbian government is engaged in a race to privatization; it is in the light of this process of pre-emption of the economic infrastructures by the firms and the local powers that it is necessary to envisage a possible territorial explosion. Voivodine, the wheat “belt” of Serbia, controlling the access to the Danube, is shaken by a strong separatist movement. Bosnia and Herzegovina is also in the grip of centrifugal movements. In this context of territorial explosion, the Serbian diplomacy has only eyes for the EU, leading an active diplomacy towards the rising powers of the region (Russia and China), while the state firms of these countries are getting gradually established in all the branches of industry.

Dieses Territorium 88 631 km2 und fast 10 Millionen Einwohner, das auf den östlichen Grenzbereichen der EU liegt, erlebt einen europäischen Integrationsprozess und sucht nach seinem Platz in Südosteuropa. Seit der Entdeckung wichtigster Erdöl- und Erdgasvorkommen in dem kaspischen Meer in 1997 ist der balkanische Raum eine Drehscheibe der Erdgas- und Erdölleitungsnetze in Asien und Europa geworden. An der Schnittstelle zwischen den Einflusssphären der EU, der Vereinigten Staaten und Ruβlands eröffnet sich eine bittere Schlacht zwischen multinationalen Firmen und Institutionen, wo die Trassen der Energieleitungen nach den geopolitischen Lagen sich entwickeln. Seit der Mitte der 2000er Jahre hat sich der Erdgaskrieg hinzugefügt, in dem Serbien eine entscheidende Rolle spielt: das amerikanische Projekt Nabucco steht in Konkurrenz mit der russischen Erdgasleitung South Stream. Durch eine aggressive Energiepolitik macht Ruβland eine erstaunliche Wiederkehr im ganzen Südosteuropa. Entlang der Southstreamtrasse zwischen dem Schwarzen Meer und dem Adriatischen Meer investieren die russischen Firmen massiv in den Energie-, Verkehrs- und Fremdenverkehrssektoren, oft mit der inderikten Hilfe des Staaten. Dank des wirtschaftlichen Einflusses in wiedergefundenen Ländern wie Bulgarien, Bosnien, Kroatien, Montenegro und Serbien kann Ruβland einen Platz auf dem balkanischen Raum nehmen. Dank des Einkaufs der Erdgas- und Erdölsektoren konnten die russischen Firmen Gasprom und Lukoil die Energieversorgung in Serbien kontrollieren, einem Land im Kern ihres wirtschaftlichen Entwicklungsplanes in Südosteuropa. Diese Entwicklung hat eine starke Polemik in den politischen und wirtschaftlichen Kreisen des Landes. Eine territoriale Zersplitterung ist zu erwähnen zum Maβstab dieses endogenenVorkaufsprozesses der wirtschaftlichen Struktur durch die lokalen Firmen und Mächte. Die serbische Diplomatie schwört nur auf der EU, während sie eine aktive Diplomatie nach den aufsteigenden Mächten der Region (Türkei, Ruβland und China) betreiben und die Firmen dieser Länder allmählich in allen wirtschaftlichen Sektoren sich ansiedeln. Die albanischen Mächte in Kosovo haben ihre Abhängigkeit selbstproklamiert, um die Kohlenwasserstoffeleitungen aus dem Kaspischen Meer zu kontrollieren. Im Nordosten von Bosnien ist der Brcko Korridor ein gutes Beispiel für gegensätzliche Strategien, um wichtige Fluvialachsen und Energieleitungen im balkanischen Raum zu kontrolllieren. Voïvodien, der Kornspeicher Serbiens und der den Zugang zur Donau kontrolliert, ist von einer starken Autonomiebewegung gebrodelt : der Fluvialverkehr auf dem Main/Donau Achsen zu kontrollieren steht auf dem Spiel. In diesem Rahmen einer territorialen Zersplitterung hat Serbien in dem euro-atlantischen System einen Integrations- und Zentrifugalplatz.  

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