Présences au présent ? Temporalité et corporalité dans l’œuvre de Thomas Stangl

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6 juin 2023

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Cécile Chamayou-Kuhn, « Présences au présent ? Temporalité et corporalité dans l’œuvre de Thomas Stangl », Revue germanique internationale, ID : 10.4000/rgi.4044


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L’écriture du romancier et essayiste autrichien Thomas Stangl (1966-) est originale, tant elle met en corrélation les contraires et lie, selon une indéfectible constance, le temps à l’espace. Il en résulte que la temporalité est pluridimensionnelle chez Stangl ; elle est traversée par une incessante dynamique : le temps, souvent indéfini, parfois infini, s’éprouve toujours à travers la corporalité des personnages. Pour autant, le présent et l’actualité politique trouvent leur place dans cette esthétique. Partant de la multitude de configurations auxquelles donne lieu le temps, l’objectif poursuivi dans cette contribution est d’interroger le principe de « re-présentation » [Vergegenwärtigung] qui sous-tend l’esthétique de Stangl. Il s’agit de démontrer que peuvent être subsumés, sous ce terme, non seulement des réflexions portant sur l’écriture du présent et de la présence, mais également des réflexions sur la représentation de figures auctoriales qui évoluent dans le texte. Or, ces réflexions nourrissent des questionnements sur les modalités de la représentation en littérature. L’analyse s’appuie sur le roman Regeln des Tanzes, le recueil de nouvelles Die Geschichte des Körpers ainsi que sur certains essais extraits de Freiheit und Langeweile.

Das Schreiben des österreichischen Romanschreibers und Essayisten Thomas Stangl (1966 –) inszeniert in eigener Manier Gegensätze und verbindet zudem unablässig Zeit mit Raum. Es ergibt sich daraus, dass Zeitlichkeit bei Stangl als mehrdimensional erscheint und von einer stetigen Dynamik durchdrungen ist: Die Zeit, die öfters von Undefinierbarkeit, manchmal gar von Unendlichkeit zeugt, wird durch die Körperlichkeit der Figuren erfahrbar gemacht. Dennoch finden Gegenwart und politisches Geschehen Einzug in diese Ästhetik. Ausgehend von der Vielzahl der Zeitkonfigurationen wird in diesem Beitrag das Prinzip der „Vergegenwärtigung“, das Stangls Ästhetik zugrunde liegt, untersucht. Dabei wird gezeigt, dass unter diesem Begriff nicht nur Überlegungen zum Schreiben der Gegenwart und der Präsenz, sondern auch Überlegungen zur Repräsentation von Autorfiguren, die in den Texten auftauchen, subsumiert werden können. Diese Überlegungen finden wiederum ihren Niederschlag in Fragestellungen zu den Modalitäten der Repräsentation in der Literatur. Die Analyse bezieht sich auf den Roman Regeln des Tanzes, die Kurzgeschichtensammlung Die Geschichte des Körpers sowie auf einige Essays aus Freiheit und Langeweile.

The writing of Austrian novelist and essayist Thomas Stangl (1966-) is original, so much so that it correlates opposites and links time to space with an indefectible constancy. As a result, temporality is multidimensional in Stangl’s work; it is steeped in an incessant dynamic: time, often indefinite, sometimes infinite, is always experienced through the body of the characters. However, the present, and political current events, find their place in this aesthetic. The aim of this paper is to examine the principle of “re-presentation” [Vergegenwärtigung] that underlies Stangl’s aesthetics, taking into account the multiple configurations to which time gives rise. The aim is to show that this term can be used to incorporate not only reflections on the writing of the present and of presence, but also reflections on the representation of auctorial figures who evolve in the text. These reflections feed into questions about the modalities of representation in literature. The analysis is based on the novel Regeln des Tanzes, the collection of short stories Die Geschichte des Körpers as well as on some essays from Freiheit und Langeweile.

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