8 janvier 2024
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Jonas Matheron, « Lakdar Krelifi Touhami, un « garde indigène » au cœur de la colonisation des forêts du Constantinois », Revue d’histoire du XIX siècle, ID : 10.4000/rh19.9238
Lorsque les Français colonisent l’Algérie au xixe siècle, ils tentent d’imposer l’autorité de l’État colonial sur les territoires conquis et sur les populations qui les habitent afin, notamment, de prendre le contrôle des ressources naturelles qui s’y trouvent. C’est à cette fin qu’est créé un service forestier chargé de soumettre l’usage des forêts algériennes aux réglementations imposées par la France coloniale. Mais pour y parvenir, les forestiers français doivent recourir à des intermédiaires issus des populations colonisées, qu’ils recrutent le plus souvent parmi les élites locales. L’objectif de cet article est d’éclairer le rôle qu’ont pu jouer ces intermédiaires dans les pratiques coloniales de gestion forestière, et les conséquences de cet enrôlement sur les positions économiques et sociales qu’ils occupent au sein de leur société. En suivant le parcours du « garde indigène » Lakdar Krelifi Touhami, en poste dans plusieurs cantonnements de l’Est algérien au tournant des xixe et xxe siècles, on s’aperçoit alors que les gardes forestiers algériens tirent des rétributions diverses de leur fonction au sein de l’administration coloniale, mais qu’en retour, ce statut leur attire aussi les foudres des populations colonisées, qui voient en eux des représentants de l’ordre colonial.