20 avril 2022
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Colin Divall et al., « Cultures de la vitesse et du modernisme conservateur. La représentation de la vitesse dans l’histoire du marketing ferroviaire britannique », Revue d’histoire des chemins de fer, ID : 10.4000/rhcf.3030
Depuis les premiers jours du chemin de fer en Grande-Bretagne la vitesse a été l’un de ses attributs les plus valorisés, sur le plan technologique comme commercial. Comme John Tomlinson l’a récemment montré la « culture de la vitesse » a été un élément décisif de la modernité. Dans la mesure où la vitesse a contribué à faciliter le déplacement des biens, des personnes et de l’information, la vitesse culturelle a eu un impact significatif sur la perception de l’espace et du temps par le public. Toutefois un aspect crucial a été largement négligé par les historiens : l’exploitation commerciale de cette culture de la vitesse. Les chemins de fer, qu’ils relèvent de compagnies publiques ou privées, sont des entreprises commerciales. A travers l’analyse de matériel publicitaire – cartes, affiches, photographies, le design des trains, etc. – cette présentation tente de mettre en lumière l’exploitation commerciale de la culture de la vitesse par les chemins de fer. En ce sens, l’accroissement de la vitesse des voyages en trains n’a pas seulement été une histoire d’avancées technologiques mais aussi une histoire de la participation des entreprises dans la construction culturelle de la vitesse.L’argumentation de cette présentation est construite autour du concept de « modernité conservatrice », d’abord développé par Alison Light. Les compagnies de chemins de fer en appelèrent à ce type de conceptualisation de la modernité dans leur matériel publicitaire. Il reste encore à éclaircir la place de la vitesse dans cette modernité conservatrice. Notre article suggère que les chemins de fer ont réussi à concilier les techniques modernes de transport avec l’image idéale d’un passé rural en manipulant, ou orientant, subtilement la représentation de la vitesse culturelle.