20 avril 2022
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Etienne Auphan, « La vitesse perçue à travers les différentes facettes du temps : exemple illustré de la SNCF au cours de la seconde moitié du XXe siècle », Revue d’histoire des chemins de fer, ID : 10.4000/rhcf.3043
Depuis le début des années 1950, la SNCF a fait de la vitesse son principal agent de valorisation. Mais le concept de vitesse a fait l’objet d’expressions diverses en fonction des époques. C’est que la notion de temps, intrinsèque à celle de vitesse, revêt plusieurs facettes successivement mises en avant selon les valeurs prioritaires de la perception du temps à tel ou tel moment. Qu’il s’agisse des slogans publicitaires de l’entreprise elle-même ou bien des différents medias par lesquels elle s’exprime (revues spécialisées ou « grand public », indicateurs, placards publicitaires, etc.) on peut ainsi suivre l’évolution de la pensée commerciale de la SNCF en matière de vitesse tout au long de la seconde moitié du XXe siècle. Parmi ses représentations les plus significatives, on peut citer : la durée brute d’un parcours significatif (« Paris-Lyon en 4 h 15 ») ; la vitesse moyenne (« 100 villes à plus de 100 »), le temps passé dans le train réduit à une activité nécessaire pouvant se dérouler pendant le voyage (« le temps d’un dîner, vous ferez Paris-Nantes ») ; le temps perdu parce que « consommé » par des arrêts inutiles ou jugés tels (s’exprimant notamment par la modification de la présentation des horaires, avant même la suppression des indicateurs à la suite de la fermeture des gares intermédiaires), le temps abstrait perçu comme inutile et coûteux dans une société de l’immédiateté (« gagner du temps sur le temps »).C’est ici l’arrière-plan non exprimé derrière chaque slogan ou image retenu(e) que l’on s’efforce de développer.