20 avril 2022
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Michèle Merger et al., « La très grande vitesse ferroviaire en Italie entre innovations et tergiversations », Revue d’histoire des chemins de fer, ID : 10.4000/rhcf.3061
Bénéficiant d’un savoir faire indéniable en matière de traction électrique depuis le début du XXe siècle, les chemins de fer italiens ont commencé à s’intéresser au développement de la grande vitesse durant la période fasciste. Les premières lignes dites Direttissime ont alors été construites. Un système ferroviaire efficient constituait un important élément de consensus envers Mussolini et des avancées technologiques indéniables furent réalisées.Une étape supplémentaire fut franchie au cours des années 1960 : au lendemain de la mise en service du Shinkansen, la Péninsule est devenue un pays pionnier en matière de grande vitesse ferroviaire et les ingénieurs de Fiat Ferroviaria ont conçu le premier prototype de train pendulaire (1971) répondant aux exigences des lignes sinueuses du réseau. Au terme d’une période d’essais et d’améliorations techniques (1971-1975), le Pendolino, pouvant circuler à une vitesse de pointe de 250 km/h, a pu être mis en service entre Rome et Ancône. Grâce au train pendulaire, l’Italie devenait le premier pays européen à entrer dans l’ère de la grande vitesse.Malgré cette prouesse technique, les responsables des chemins de fer décidèrent dès 1976 de limiter cette expérience et ce n’est que dix ans plus tard que de nouveaux Pendolini (ETR 450) furent mis en service sur la ligne Direttissima Rome-Florence, dont un seul tronçon restait encore à construire. Détourné de sa vocation initiale, le train pendulaire permettait à l’Italie de ne pas faire pâle figure vis-à-vis de la France et de l’Allemagne où le TGV et l’ICE connaissaient un véritable succès.Cet article retrace les différentes étapes de l’évolution de la grande vitesse en Italie jusqu’à la mise au point de l’ETR 500, à la fin des années 1990. Il s’agit de montrer l’incidence des contraintes politiques et financières qui ont entraîné une série de décisions surprenantes et considérablement entravé la modernisation du service ferroviaire, engagée sur deux voies parallèles à partir des années 1960 avec le choix de mettre au point un train à caisse inclinable et de construire la Direttissima Rome-Florence, première étape du projet TAV (Treno Alta Velocità) défini vingt ans plus tard.