15 décembre 2022
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Federico Ferretti, « Social Tropicalism, Engaged Geographies and the Brazilian “Hub” », Revue d’histoire des sciences humaines, ID : 10.4000/rhsh.7568
Cet article analyse les contributions d’auteurs qui ont travaillé dans les premières universités brésiliennes – notamment l’Universidade de São Paulo, fondée en 1934, et l’Universidade do Distrito Federal, fondée en 1935 – et qui ont acquis une influence internationale, en s’intéressant à leurs relations avec des collègues européens (et surtout français) ayant contribué aux « missions universitaires » au Brésil. Ces chercheurs ont élaboré des raisonnements antiracistes pour comprendre les communautés racialisées brésiliennes et développé des idées sur la tropicalité qui remettaient en question les conceptions classiques européennes sur une prétendue « infériorité » des peuples tropicaux et de leurs terres, fondée sur le déterminisme environnemental ou sur le racisme scientifique. Ces visions antiracistes des tropiques, que j’appelle « tropicalisme social », ont acquis une renommée internationale grâce aux publications du géographe brésilien Josué de Castro (1908-1973). Sur la base de nouvelles archives et de la littérature récente sur la tropicalité et la (post-)décolonialité, j’analyse les premiers réseaux de Castro avec d’autres chercheurs transnationaux, tels que le sociologue français Roger Bastide (1898-1974) et l’anthropologue brésilien Artur Ramos (1903-1949). Examiner ces échanges intellectuels permet d’apprécier le « hub » brésilien des sciences sociales organisé autour de ces premières universités et la façon dont celui-ci a contribué à nourrir la pensée critique et à remettre en question des visions traditionnelles du Sud en tant que simple récepteur des théories venant du Nord.