28 juin 2023
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Vania Markarian, « Une histoire de nombreux soupçons et de quelques confirmations », Revue d’histoire des sciences humaines, ID : 10.4000/rhsh.8090
En 1965, un scandale a secoué les sciences sociales latino-américaines et a eu pendant des années des répercussions sur l’attitude des universitaires et des intellectuels face aux offres de fonds étrangers pour mener à bien leurs activités. En effet, les dénonciations qui sont apparues au Chili sur les intentions du projet dit Camelot, ainsi que l’identification de ses financeurs au sein de l’appareil militaire du gouvernement états-unien, ont mis en alerte tous ceux qui, dans un contexte de restrictions budgétaires nationales, cherchaient de l’argent pour leurs recherches. En Uruguay, cela vint s’ajouter aux débats entourant le récent séminaire sur les élites latino-américaines, qui s’était tenu la même année à l’Universidad de la República sans provoquer trop de remous, mais avec quelques signaux d’alarme concernant l’organisation promotrice, le suspect Congrès pour la liberté de la culture (CLC). De façon de plus en plus évidente, ces questions ont été intégrées dans les débats publics sur la science et la politique, notamment ceux visant, à l’instar de débats similaires à l’échelle internationale, à définir le rôle des institutions universitaires et de recherche dans la promotion du développement et du changement social. Cet article analyse ces enjeux afin de comprendre comment et pourquoi la première tentative plus ou moins systématique de consolider la sociologie universitaire en Uruguay a échoué.