Donner et rendre : la circulation non marchande du travail de reproduction sociale

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8 février 2024

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Louise Protar, « Donner et rendre : la circulation non marchande du travail de reproduction sociale », Revue internationale des études du développement, ID : 10.4000/ried.10554


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À Kiriwina, une société d’horticulteurs et d’horticultrices de Papouasie-Nouvelle-Guinée, le travail semble se donner sans compter. Pourtant, certains évènements de la vie sociale sont des moments institutionnalisés de règlement de comptes et de rétribution du travail de reproduction sociale. Cet article développe une analyse de la circulation non marchande du travail et montre que le travail échangé entre parents est une transaction inscrite dans une relation personnelle et une temporalité longue, qui doit faire l’objet d’un retour. Les personnes, ancrées dans une économie hybride, faite de « mondes imbriqués », qui les rend familières du travail marchand et non marchand, articulent ces rapports au travail, selon leur socialisation économique et les enjeux de la situation où elles se trouvent.

In Kiriwina, a society of horticulturists in Papua New Guinea, labor seems to be given freely. However, certain events in social life are institutionalized moments to account for reproductive labor and reward it. This article develops an analysis of the non-commercial circulation of labor and shows that labor, thought of as a favor between relatives, is a transaction within a personal relationship and a long temporality that must be returned. These individuals, who live in a hybrid economy and are thus acquainted with market and non-market work, articulate these labor regimes according to their economic socialization and the stakes of the situation in which they find themselves.

En Kiriwina, una empresa de horticultores y horticultoras de Papúa Nueva Guinea, parece que se trabaja sin contar las horas. Sin embargo, ciertos eventos de la vida social son momentos institucionalizados de ajuste de cuentas y de retribución del trabajo de reproducción social. Este artículo desarrolla un análisis de la circulación no mercantil del trabajo y muestra que el trabajo realizado entre familiares es una transacción inscrita en una relación personal y en una temporalidad larga que debe ser objeto de un intercambio. Las personas, enraizadas en una economía híbrida, hecha de “mundos imbricados” que los familiariza con el trabajo mercantil y no mercantil, articulan estas relaciones con el trabajo, según su socialización económica y los desafíos de la situación en la que se encuentran.

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