L’utopie et l’anti-utopie dans le roman anticipatif de Boualem Sansal 2084. La fin du monde

Résumé Fr En

Dans son roman 2084. La fin du monde, Boualem Sansal use des deux données incontournables de l’écriture romanesque, le temps et l’espace, pour critiquer sa société. L’intrigue et les personnages ne sont nécessaires que pour interroger la dimension spatiotemporelle où ils évoluent. Cet article, en se plaçant dans une perspective géocritique, vise à interroger les modalités de la conversion de l’historique et du géographique pour montrer l’obsolescence du monolithisme de l’utopie que promeut le discours de l’État et restituer au concept de l’utopie sa valence polysémique. Sansal affranchit dans ce récit la trame narrative du tracé rectiligne du texte.

In his novel 2084. The end of the world, Boualem Sansal uses the two essential facts of novel writing, time and space, to criticize his society. The plot and the characters are only necessary to question the spatiotemporal dimension in which they evolve. This article, from a geocritical perspective, aims to question the modalities of the conversion of the historical and the geographical to show the obsolescence of the monolithism of utopia promoted by the discourse of the State and to restore to the concept of utopia its polysemic valence. In this story, Sansal frees the narrative from the rectilinear outline of the text.