15 novembre 2018
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Béatrice Guéna, « Éric Chevillard : étrangler le critique », Revue italienne d’études françaises, ID : 10.4000/rief.2609
Dans L'auteur et moi d’Éric Chevillard (2012), un narrateur à la première personne explique à une jeune femme comment il en est arrivé au meurtre de son épouse. Dans l'avant-propos et des notes de bas de pages aussi prolixes que le récit, l'auteur commente sa narration. Le lecteur est évincé par cette écriture excédentaire et solipsiste. L'interlocutrice (la jeune fille), devenue une figure du lecteur, est finalement étranglée par le narrateur pour avoir une fois de trop pratiqué une lecture herméneutique. Mais au fond, Chevillard n'a qu'un regret : que la littérature et sa glose aient si peu de poids dans ce monde. Écrivains et critiques sont unis dans la même utopie qui substitue la littérature à la réalité…