14 novembre 2019
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Davide Vago, « Genevoix et la « parole » animale. Du brouillage énonciatif à la spiritualité de l’oikos », Revue italienne d’études françaises, ID : 10.4000/rief.3066
Alain Rabatel a développé au fil des années la théorie du point de vue (PDV), forme « oblique » de parole intérieure, discours non verbalisé, ni pleinement conscientisé. L’application de sa théorie à la représentation littéraire de l’animal permet de rendre compte d’une intériorité non-humaine, des mécanismes perceptifs et de représentation qui n’entraînent que des « phrases sans parole ». L’attention que Maurice Genevoix porte à la subjectivité animale est en ce sens exemplaire. Nous analyserons les formes embryonnaires de « parole intérieure » animale dans deux romans (Rroû [1931] et, surtout, La Dernière Harde [1938]), afin de montrer comment le brouillage énonciatif révèle une posture morale d’accueil de la part de l’écrivain et, par conséquent, une ouverture spirituelle, comblée par la contemplation de la force vitale qui anime toute créature vivante.