Avis de Marianne, vérité de Marivaux

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10 novembre 2020

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Philippe Roger, « Avis de Marianne, vérité de Marivaux », Revue italienne d’études françaises, ID : 10.4000/rief.6441


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Dans ce laboratoire des formes romanesques qu'est le XVIIIe siècle français, Marivaux et sa Vie de Marianne tiennent une place particulière et en partie méconnue. Marivaux s'y détourne de l'ironique surenchère fictionnelle qu'il avait auparavant pratiquée dans ses « antiromans », sans pourtant se soumettre aux conventions qui régissent le vraisemblable romanesque de son époque. L'identité non authentifiable de Marianne est prétexte (mais prétexte seulement) à l'exploration de deux modes d'apparition de la vérité en régime romanesque : la « véridicité » (qui déplace de l'énoncé à l'énonciatrice la question de la vérité, devenue celle de la véracité) et la véridiction (qui, en faisant de la structure même du roman le lieu d'une possible vérité romanesque, esquive la dénonciation d'une fausseté inhérente au genre brandie par les adversaires du roman). Michel Foucault, puis Oswald Ducrot et sa théorie des présuppositions, seront principalement nos guides dans cette relecture de La Vie de Marianne en termes de véridicité et véridiction.

The 18th century was a time of formal experimentation for French novelists, and among them Pierre Carlet de Marivaux, whose Vie de Marianne, although a major contribution in that context, has rarely beeen recognized as such. In this novel, Marivaux departs from the playfulness he had cultivated in his earlier « antiromans », without abiding by the narrative conventions established at the time to grant vraisemblance to the novel. The question of Marianne's identity – an identity without any possible authentication – serves as a mere pretext for exploring two possible inscriptions of truth in the novel: véridicité and véridiction. Véridicité, by displacing the question of truth from utterance (content) to “speaker” (character), makes veracity, not accurracy, the touchstone of novelistic truth, while véridiction, relocating truthfulness in the very structure of the narrative, dodges the accusations of inherent falsity brandished by the adversaries of the novel. Michel Foucault's last courses and Oswald Ducrot's theory of pre-suppositions will help us to revisit La Vie de Marianne along those lines.

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