Ibn Khaldûn, une théorie de l’éducation en avance sur son temps

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23 janvier 2019

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Arfa Mensia Mongia, « Ibn Khaldûn, une théorie de l’éducation en avance sur son temps », Revue internationale d'éducation de Sèvres, ID : 10.4000/ries.7051


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Né en 1332, Ibn Khaldûn a enseigné dans les grandes capitales intellectuelles de son époque et a été témoin de l’effritement du monde politique dans lequel il vivait, avec notamment la perte d’une bonne partie de l’Andalousie. Il a donc voulu concevoir une théorie de la société, en démontrant l’importance des sciences et de l’éducation dans la vie sociale. Ainsi, il entreprend une classification des sciences, dans laquelle il distingue les sciences religieuses, transmises par la tradition, qui garantissent la stabilité aux pouvoirs politiques, et les sciences rationnelles, auxquelles l’homme doté de raison parvient grâce à ses seules facultés naturelles. Il révise les méthodes alors en vigueur dans l’éducation en prônant un enseignement qui suit un ordre pédagogique et progressif, du plus simple au plus complexe, un choix judicieux des manuels, une bonne maîtrise de la langue pour bien parler, argumenter et convaincre, un rejet du châtiment corporel et de tout comportement agressif. Les idées d’Ibn Khaldûn, en avance sur leur temps, ont difficilement pénétré le monde de l’éducation traditionnelle. Des analystes ultérieurs ont montré cependant en quoi certains de ses apports sont proches de ceux de la Réforme italienne, de Montaigne, Montesquieu, Comte, Bachelard, Piaget, Chevallard.

Born in 1332, Ibn Khaldun taught in the major intellectual capitals of his day and witnessed the erosion of the political world in which he lived. He wanted to design a social project by demonstrating the importance of science and education in social life. He thus undertook a classification of the sciences, in which he distinguishes the traditional sciences, which are passed down to us and guarantee stability to the political authorities, and the rational sciences, to which the reasoning man arrives thanks to his natural faculties alone. He revolutionized education by advocating a teaching that follows a pedagogical and progressive order, from the simplest to the most complex ; a judicious choice of textbooks ; a good command of language to speak well, argue and convince ; and a rejection of corporal punishment and any aggressive behaviour. Ahead of their time, the ideas of Averroès made little dent in the world of traditional education. Later analysts have shown, however, how some of his contributions are close to those of the Italian Reformation, Montaigne, Montesquieu, Comte, Bachelard, Piaget, and Chevallard.

Ibn Khaldûn, nacido en 1332, enseñó en las grandes capitales intelectuales de su tiempo y fue testigo del desmoronamiento del mundo político en el que vivió. Quiso, por tanto, diseñar un proyecto de sociedad que demostrase la importancia de las ciencias y la educación en la vida social. Para ello, emprende una clasificación de las ciencias, en la que distingue entre ciencias racionales, que se nos transmiten y garantizan la estabilidad de los poderes políticos, y ciencias racionales, a las que llega el hombre dotado de razón gracias únicamente a sus facultades naturales. Revoluciona la educación al defender una enseñanza que sigue un orden pedagógico y progresivo, de lo más sencillo a lo más complejo; una elección juiciosa de los manuales ; un buen dominio de la lengua para hablar bien, argumentar y convencer ; y un rechazo de los castigos corporales y de todo comportamiento agresivo. Las ideas de Averroès, adelantadas a su tiempo, apenas calaron en el mundo de la educación tradicional. Sin embargo, en análisis posteriores se ha puesto de manifiesto lo cercanas que son algunas de sus aportaciones a las de la Reforma Italiana de Montaigne, Montesquieu, Comte, Bachelard, Piaget y Chevallard.

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