Qu’est-ce qu’une réforme éducative réussie ? Une réflexion sociologique

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15 juin 2020

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Xavier Pons, « Qu’est-ce qu’une réforme éducative réussie ? Une réflexion sociologique », Revue internationale d'éducation de Sèvres, ID : 10.4000/ries.9291


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Il ne s’agit pas dans cet article de proposer une théorie de ce qu’est une réforme réussie en éducation mais plutôt de développer trois idées sur la question de la mise en œuvre des réformes dans ce champ : 1) contrairement aux modèles développés dans certaines synthèses internationales soucieuses de distinguer les facteurs de réussite d’une réforme, il n’y a pas de meilleure façon de faire ; 2) face à cette incertitude, l’incrémentalisme et le privilège parfois donné aux approches pragmatiques par les responsables politiques ne semblent pas constituer des alternatives véritables, notamment parce qu’il reste difficile de contrôler la cohérence d’ensemble des actions mises en œuvre dans cette logique ; 3) peut-être une solution est-elle alors à chercher dans ce que Patrice Duran appelle « la révolution des conséquences » en matière d’action publique. Il en ressort qu’une réforme éducative réussie n’est pas impossible, à condition de chausser les bonnes lunettes pour l’apprécier. Celle-ci désignerait alors une action publique partielle, aux effets négatifs indésirables limités, et qui permet à un groupe d’acteurs significatif de se coordonner de manière constructive pour atteindre des objectifs communs… que les résultats suivent ou non.

The purpose of this article is not to propose a theory of what a successful education reform looks like, but rather to develop three simple ideas around the question of implementing reforms in this field: 1) Contrary to the models developed in some international syntheses seeking to distinguish the success factors of reform, there is no better way than trying something out; 2) Given this uncertainty, incrementalism and the priority that is sometimes given to pragmatic approaches by policymakers do not seem to be genuine alternatives, especially since it remains difficult to control the overall consistency of the actions implemented as part of this rationale; 3) Perhaps a solution is therefore to seek what Patrice Duran calls “the revolution of consequences” in terms of public action. What emerges, then, is that a successful educational reform is not impossible, provided you reach for the right lens to see it properly. A successful education reform, it seems, is a partial public action, with limited undesirable negative effects, and which allows a significant group of actors to coordinate themselves constructively in order to achieve common objectives... whether this leads to results or not.

No se trata en este artículo de proponer una teoría de lo que es una reforma exitosa en educación sino más bien de desarrollar tres ideas sobre el tema de la implementación de las reformas en este campo: 1) contrariamente a los modelos desarrollados en algunas síntesis internacionales deseosas de distinguir los factores de éxito para una reforma, no existe una mejor manera de hacer (las cosas); 2) frente a esta incertidumbre, el incrementalismo y el privilegio a veces conferido a las aproximaciones pragmáticas por los responsables políticos no parecen constituir unas verdaderas alternativas, en particular porque sigue siendo difícil controlar la coherencia de las acciones desarrolladas en esta lógica; 3) una solución podría tal vez encontrarse entonces en lo que Patrice Duran llama « la revolución de las consecuencias » en materia de acción pública. De allí aparece que una reforma educativa exitosa no es imposible, con la condición que adoptemos la perspectiva adecuada para valorarla. Esta designaría entonces una acción pública parcial, con efectos negativos indeseables limitados, y que permite a un grupo de actores significativos que se coordinen de manera constructiva para alcanzar unos objetivos comunes… sean los resultados (positivos) o no.

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