17 avril 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0223-3711
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2391-114X
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Emma Coutier, « Des voix joyeuses : dire le joi chez les troubadours du xie au xiiie siècle », Revue des langues romanes, ID : 10.4000/rlr.5197
Dans les cansos des troubadours, le joi est chanté partout, mais il n’est défini nulle part. Comment saisir son intensité dans une langue étriquée ? Pour dire le joi, il faut un souffle, un ton, une voix. A la lumière de travaux fondateurs sur la voix médiévale, « lieu d’une absence, qui, en elle, se mue en présence » (P. Zumthor), nous proposons d’inscrire le joi, emblème de la lyrique occitane, dans une poétique de la voix. Il s’agira de montrer que, loin de se réduire à un concept « cliché », le joi est aussi, tantôt un percept à l’origine du chant, tantôt un affect qui l’accompagne dans ses éternelles mouvances ; en tout cas, il engage une subjectivité, étroitement corrélée au mode d’expression spontané, sensible et performatif qu’est la voix. Dès lors, la poésie des troubadours est l’espace d’expression privilégié de voix joyeuses.