Langue (française). Les impasses de l’opposition « classicisme » vs « modernité »

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21 mai 2019

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Hélène Merlin-Kajman, « Langue (française). Les impasses de l’opposition « classicisme » vs « modernité » », Revue Sciences/Lettres, ID : 10.4000/rsl.1482


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La langue française est volontiers associée à celle du « bon usage » déclaré par Vaugelas au xviie siècle : cette langue « classique » serait aussi celle d’une classe sociale déterminée, l’aristocratie, relayée ultérieurement par la bourgeoisie, classe des dominants qui aurait exclu de son partage les classes dominées en bannissant notamment le vocabulaire des métiers, du corps, de la sexualité. La norme classique serait tout à la fois rationaliste et bienséante : langue « morte », arrachée à la saveur des parlers populaires. Je voudrais montrer le caractère erroné de cette perspective qui a orienté des pratiques langagières « transgressives » en tout genre, caractéristiques de la modernité : c’est-à-dire le fardeau que constitue pour nous aujourd’hui ces couples antagonistes « classicisme vs modernité », « norme vs transgression (ou subversion) ». Déplacer ces antinomies permettrait peut-être d’inventer de nouvelles voies esthétiques et un rapport renouvelé au(x) langage(s).

The French language is readily associated with “proper use” as proclaimed by Vaugelas in the seventeenth century. This “classical” language would be that of a defined social class, the aristocracy, subsequently transmitted by the bourgeoisie who, by abolishing, notably, the vocabulary of trade, the body and sexuality, would prevent its appropriation by the classes they dominated. This classical norm would be both rationalist and proper: a “dead” language removed from the influence of popular language. This article proposes to show the error of this perspective, which has resulted in all sorts of “transgressive” language practices characteristic of modernity: this is our current concern as represented by the opposing couples of “classicism vs modernity” and “norm vs transgression (or subversion)”. Displacing these antinomies may pave the way for new aesthetic pathways and a renewed relationship to language(s).

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