13 janvier 2022
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Guillaume Cuchet, « Relire Histoire et Dogme (1904) de Maurice Blondel », Revue des sciences religieuses, ID : 10.4000/rsr.10049
Histoire et Dogme (1904) de Maurice Blondel est un des grands textes de la crise moderniste et la querelle de l’« historicisme » à laquelle il a donné lieu, un de ses principaux épisodes. On se propose dans cet article d’en donner une lecture historienne centrée sur la question de l’épistémologie de l’histoire, plus que sur les problèmes de théologie fondamentale (notamment le rapport à la tradition) qui ont davantage retenu l’attention des commentateurs. Notre hypothèse générale est que, dans ce domaine, la réflexion chrétienne non seulement n’a pas eu de retard par rapport à ce qui se faisait au même moment dans le monde profane, mais qu’elle aurait plutôt eu, au contraire, un coup d’avance, parce qu’elle a eu assez tôt à relativiser ce nouveau relativisme qui la menaçait sur le fond, en matière d’histoire ecclésiastique et de critique biblique notamment. En ce sens, Blondel, avec d’autres plus connus comme tels (Péguy, Marrou, Ricoeur, Certeau, etc.), fait pleinement partie de ce courant de la réflexion chrétienne qui a contribué précocement à acclimater la réflexion épistémologique en histoire dans la production de langue française.