3 novembre 2015
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Hugues Labarthe, « Sanche Mulier († 1418) : l’engagement d’un maître toulousain au défi du grand schisme d’occident », Revue des sciences religieuses, ID : 10.4000/rsr.1462
Tour à tour délégué de l’université de Toulouse (1396-1398), conseiller officieux de Benoît XIII (1402-1407) puis Père conciliaire (1408-1418), Sanche Mulier s’est résolument engagé deux décennies durant dans les controverses du Grand Schisme d’Occident (1378-1329). L’analyse des témoignages de ses successifs combats – discours, argumentaires, sermons –, éclaire les fondements, les enjeux et l’exercice de l’autorité magistrale à l’orée du xve siècle. Quand le gouvernement, les maîtres et docteurs parisiens manœuvrent pour exiger de Benoît XIII (1394-1423) sa résignation, le maître toulousain défend avec force qu’une telle initiative ne peut émaner que d’un concile de l’obédience d’Avignon toute entière. Quand les mêmes envisagent une double déposition des contendants et l’élection d’un troisième pape reconnu de tous, il s’efforce, devenu évêque, de raviver les polémiques sur l’élection viciée d’Urbain VI, pape romain. Quand, à son entrée à Constance en 1416, il convoque les Pères en concile, il entérine le refus de Benoît XIII d’accéder au vœu des Pères de l’obédience d’Avignon à Perpignan (1408-1409), id est de résigner le pontificat, et milite contre tout affaiblissement de l’institution romaine. Ce faisant, Sanche Mulier maintient une ligne ecclésiologique cohérente. Au fil de ces combats, il fonde une ascension personnelle insoupçonnée sur des compétences discursives remarquées servies par un triple jeu éculé de citations doctrinales, scripturaires et juridiques.