Par-delà une théologie du pluralisme religieux

Résumé Fr En

Fidèle à la médiation de Jésus-Christ dans le salut, une théologie du pluralisme religieux a établi les religions en voies de salut voulues par Dieu (J. Dupuis et C. Geffré). Alors que cette théologie a sous-estimé la dispersion des formes religieuses et la discrétion de la tradition chrétienne, Ch. Duquoc et J. Moingt lui ont encore opposé l’état de l’humanité : le caractère constitutif de ses divisions et sa sortie définitive de la religion. Alourdie dans son institution, l’Église aurait pour mission de poursuivre l’annonce inaugurée avec Jésus : appeler à un règne universel de justice et d’amour. Après quelques réserves sur les dernières conceptions de la religion et de la mission, l’article entend montrer que les suppléances de la foi justifiante et des moyens de grâce devraient s’appliquer au monde séculier comme au monde religieux, en raison de la gratuité du salut mais aussi de la condition sociale et historique de l’humanité.

In the line of Jesus-Christ salvific mediation, a theology of religious pluralism has defined the various religions as path of redemption ordained by God (J. Dupuis and Cl. Geffré). While this theology underestimated the splinteredness of religious forms and the discontinuity of the Christian tradition, Ch. Duquoc and J. Moingt have raised the argument of the actual state of humankind, that is to say the inherency of its divides and its getaway from religion from which there is no turning back. Weighed down through its institution, the Church is supposed to fulfill its mission to carry on the announcement initiated in Jesus: the call to a universal kingdom of justice and love. This paper, after expressing some reservations about recent ideas on religion and mission, intends to show that the substitute to justifying faith and the means of grace should apply to the secular world just as to the religious world, not only because of the gratuity of salvation but also because of social and historical condition of humankind.