Les origines spiritualistes de la pensée de Paul Ricœur

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17 décembre 2018

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Jean-Louis Vieillard-Baron, « Les origines spiritualistes de la pensée de Paul Ricœur », Revue des sciences religieuses, ID : 10.4000/rsr.4763


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La publication du mémoire de DES de Paul Ricœur montre l’enracinement de sa pensée dans le spiritualisme ; ce travail a été fait sous la direction de Léon Brunschvicg en 1934. On explique la notion de « méthode réflexive » à l’aide de textes de Brunschvicg et de Nabert. La réflexion pure est celle d’un Cogito sans cogitata. Nous pouvons comprendre Ricœur dans la mouvance de la philosophie réflexive, combinée à l’intentionalité de Husserl, et à l’interprétation de Freud. La conscience réflexive, n’atteignant pas les choses elles-mêmes, passe par les symboles et s’offre ainsi à l’interprétation. Le problème de Dieu est étudié par Ricœur chez Lachelier et chez Lagneau. Lachelier a pensé Dieu comme la perfection qui est la finalité du monde, et en cela il suit Leibniz. Mais Ricœur saisit les tourments de Lachelier. Cependant, la finitude humaine ne permettant pas un idéalisme absolu, il se tourne vers Lagneau et son « idéalisme vaincu », qui envisage un Dieu plus personnel et plus accessible que le Dieu de Lachelier. La profondeur de Lagneau, moins intellectualiste que Lachelier, est d’insister sur le Doute, et de viser l’unité de l’acte et de l’être. C’est le programme de la philosophie de Lavelle. La conclusion du mémoire n’est pas ferme, car Ricœur n’a pas percé le mystère spiritualiste de la « personne » ; mais il insiste sur la personnalité de la pensée. C’est ce qui annonce ses travaux immédiatement ultérieurs sur Gabriel Marcel et surtout sur Jaspers.

The publication of Paul Ricœur’s DES (French diploma of higher studies) dissertation shows that his thought was rooted in spiritualism; this work was written in 1934 under the direction of Léon Brunschvicg. The notion of “reflexive method” is explained, with the help of texts by Brunschvicg and Nabert. Pure reflection is defined as a Cogito without cogitata. We can understand Paul Ricœur within the current of reflexive philosophy, combined with Husserl’s intentionality and Freud’s interpretation. Since reflexive consciousness cannot reach objects themselves, it uses the medium of symbols and thus becomes subject to interpretation. Ricœur studies the problem of God in the thought of Lachelier and Lagneau. Lachelier, following Leibniz, conceived God as the perfection and the finality of the world. However, Ricœur is sensitive to Lachelier’s torments. Since human finiteness does not allow for an absolute idealism, he turns to Lagneau and his “vanquished idealism”, which contemplates a God who is more personal and accessible than Lachelier’s. The depth of Lagneau’s approach, which is less intellectualist than Lachelier’s, is to emphasize Doubt, and to aim at a unity between action and being. This is also the programme of Lavelle’s philosophy. The dissertation’s conclusion remains tentative, because Ricœur has not uncovered the spiritualist mystery of the “person”; but he insists on the personal dimension of thought, which hints at his works on Gabriel Marcel, and especially on Jaspers, that were to follow closely.

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