Voyage aux confins du visible : le venin subtil des bêtes qui piquent, de Théophraste à Galien

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14 décembre 2023

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Anaëlle Broseta, « Voyage aux confins du visible : le venin subtil des bêtes qui piquent, de Théophraste à Galien », RursuSpicae, ID : 10.4000/rursuspicae.3101


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Cet article porte sur la catégorie des « bêtes qui piquent » (βλητικά), une classe zoologique quelque peu méconnue de la littérature savante grecque, qui émerge dans le cadre de la réflexion sur les venimeux. L’étude s’attache d’abord à définir cette catégorie dans le contexte où elle voit le jour, c’est-à-dire dans l’opuscule que Théophraste consacre aux Animaux qui mordent et qui piquent : dans ce petit traité, les bêtes qui piquent se caractérisent à la fois par leur organe vulnérant, dard ou aiguillon, et par l’étiologie de l’envenimation que cet organe engendre, attribuée à l’action d’une force immatérielle ou d’un souffle ; à la différence des animaux qui mordent, en effet, les bêtes qui piquent n’ont pas de venin observable à l’œil nu. La deuxième partie de l’article se concentre sur l’aiguillon, plus précisément sur les considérations qu’il inspire par sa finesse hyperbolique : à l’époque hellénistique, cette λεπτότης naturelle est valorisée par un discours qui mêle science et esthétique et les bêtes à piquant sont rebaptisées « bêtes fines » (λεπτὰ θηρία). Le thème du venin des bêtes qui piquent connaît également une fortune intéressante, étudiée dans un troisième temps : alors que Théophraste décrivait le venin invisible comme quelque chose d’immatériel, il semble que certains auteurs thériaques aient conjecturé l’existence d’une matière venimeuse microscopique, analogue au venin de serpent malgré son minuscule volume.

This article investigates the category of “animals that sting” (βλητικά), a somewhat little-known zoological class of Greek scholarly literature which emerges from the reflection about venomous beasts. The paper first attempts to define the category, within the framework in which it originally occurred, i. e. Theophrastus’ opusculum On animals that bite and sting: in this short treatise, stinging animals are characterised both by their venom apparatus, which involves a stinger, and by the aetiology of their envenomating, attributed to the action of an immaterial potency or breath; contrary to animals that bite, indeed, stinging beasts do not have any venom observable to the naked eye. The second part of this research focuses on the stinger and the considerations its hyperbolic thinness inspires: in Hellenistic time, this natural λεπτότης was highly valued by a discourse that mixes science and aesthetics, and stinging beasts were renamed “fine beasts” (λεπτὰ θηρία). The issue of stinging beasts’ venom also enjoys an interesting fortune, which is studied in the third part of the paper: whereas Theophrastus described their invisible venom as something immaterial, some θηριακοί could have conjectured the existence of a microscopic venomous matter, analogous to snake venom in spite of its tiny volume.

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