Ici et là-bas à l’épreuve de la fiction

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14 juin 2019

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Marcel Vuillaume, « Ici et là-bas à l’épreuve de la fiction », Scolia, ID : 10.4000/scolia.817


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Résumé En Fr

In fiction texts, an event can be seen from two different time points, either from the date of production of the story or from a point which coincides with this event itself. In the first case the event is seen as situated in the past, in the second case it is seen as simultaneous with the point of speech (Vuillaume, 1990). It is therefore questionable whether in texts of the same sort events or fictional characters can be situated in space in a similar way, i.e. whether they can be viewed from two different perspectives. The analysis of uses of ici and là-bas leads to a nuanced response. On the one hand, it shows that it is impossible to locate the spatial position of an event or of a novel character in relation to two different points of reference. On the other hand, it highlights a specificity of fictional narratives. Ici can be used as well in narrative literature as in scientific works (historical or geographical), but là-bas appears only in literary texts, because its use implies that the narrator identifies his position with that of a protagonist of the narrated events, which is not allowed to the writer of a scientific work. Therefore, là-bas is typical of fiction.

Dans certains romans (datant pour la plupart du xixe siècle), on trouve des passages où le narrateur invite son lecteur à visiter avec lui les lieux où se déroulent les événements narrés. On peut donc se demander si, dans ces textes, les déictiques spatiaux font l’objet d’emplois paradoxaux analogues à ceux bien connus des déictiques de temps (cf. Vuillaume, 1990). L’enquête ne confirme pas cette hypothèse. Ici appliqué à des lieux concrets s’emploie en effet exactement de la même façon dans la littérature narrative et dans les ouvrages à visée scientifique (historiques ou géographiques). Là-bas, en revanche, parce qu’il présente son référent comme distinct (ou distant) de celui où se trouve l’énonciateur, suppose que le narrateur se transporte fictivement dans l’espace de l’univers narré. Mais ce type d’emploi n’a rien de commun avec la combinaison de deux perspectives temporelles illustrée par des énoncés comme aujourd’hui personne ne lui adressa la parole (Stendhal). On constate qu’en dernière analyse, cette différence s’explique par le fait que le discours génère son propre temps, alors qu’il ne peut que décrire l’espace.

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