Fortune d’une catégorie : la souffrance au travail chez les médecins du travail

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14 juin 2019

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Depuis une dizaine d’années, les médecins du travail utilisent la catégorie de « souffrance au travail » pour désigner ce qu’ils considèrent comme de nouvelles pathologies du travail. Cet article propose d’analyser la diffusion dans la médecine du travail de cette catégorie, qui révèle l’influence d’un courant de psychologie, la psychodynamique du travail, sur cette profession. L’enquête qualitative menée auprès de médecins du travail montre l’appropriation de la notion de souffrance au travail par une large partie d’entre eux. Plus particulièrement, une fraction active et militante l’utilise pour défendre une nouvelle conception du mandat de la médecine du travail, centrée sur la pratique clinique, dans une attention accrue à la souffrance subjective des travailleurs. Notre analyse montre que, dans un contexte d’inquiétude sur l’avenir institutionnel de la médecine du travail, qui avive le sentiment de dévalorisation d’une profession marquée dès son origine par une quête de légitimité, la catégorie de souffrance au travail permet à ces médecins de conquérir de nouveaux territoires et de trouver un nouveau souffle en transformant leur vocation.

For about 10 years now in France, doctors in occupational medicine have been using the category “suffering at work” to refer to what they consider to be new pathologies at the workplace. This category’s diffusion in industrial medicine reveals the influence of a current in psychology (the “psychodynamics of work”) on these doctors. A qualitative study carried out with workplace doctors shows how a large percentage of them have appropriated this category. An active — and activist — fraction has wielded it to defend a new conception of industrial medicine’s role, which centered around clinical practices, should pay more attention to workers’ subjective sense of suffering. In a context where the institutional prospects of industrial medicine are a cause of concern and where feelings of a lack of esteem have been revived in a profession that, since its origins, has been looking for legitimacy, the category of work-related suffering enables these doctors to win new territory and breathing room by transforming their line of work.

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