10 septembre 2019
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Alexandra Oeser, « Sexualités à l’épreuve du genre et des hiérarchies usinières », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.21376
Cet article analyse les relations de genre et de classe à l’intersection entre l’espace usinier, l’espace domestique et l’espace de la mobilisation politique, à partir d’un retour personnel sur une enquête collective menée sur la lutte de salariés hommes et femmes contre la fermeture d’une usine en France. Il prend comme prisme la question des relations sexuelles et amoureuses construites au travail et pendant la mobilisation, dans des interactions entre salariés occupant différentes positions dans l’usine, mais aussi pendant la mobilisation. Les pratiques sexuelles constituent simultanément une contestation de l’ordre usinier et une perpétuation des hiérarchies de genre et de classe ; elles sont moyen et expression des rapports de domination tout autant que pratique de libération. Il s’agit de mettre en évidence, à travers l’analyse des pratiques sexuelles et amoureuses, les continuités, ruptures et transformations des relations de genre et de classe dans le « hors travail » après la fermeture de l’usine. La sexualité est une entrée parmi d’autres dans ces relations de pouvoir. Elle doit être pensée à la fois comme étant « affectée » par le travail et les luttes et comme moteur de ceux-ci. L’article étudie ainsi le travail ou l’activité militante à travers les lunettes des relations sexuelles, réelles ou fantasmées, des hommes et femmes salariés licenciés.