Le nom et le corps. Personnalisation et collectivisation du travail chez les ingénieurs des Ponts et Chaussées autour de 1800

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11 octobre 2019

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Frédéric Graber, « Le nom et le corps. Personnalisation et collectivisation du travail chez les ingénieurs des Ponts et Chaussées autour de 1800 », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.22913


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Cet article étudie la tension propre à la plupart des grands corps d’État, entre une forte individualisation de leurs membres et une conception holiste de l’activité. En s’intéressant plus spécifiquement au corps des Ponts et Chaussées dans les premières années du 19e siècle, il cherche à montrer comment cette tension est résolue en pratique. L’étude d’une dispute au sein de l’assemblée des Ponts et Chaussées (l’organe chargé d’examiner et de décider des projets de travaux publics) à l’occasion de la construction du canal de l’Ourcq, permet de mettre en évidence deux logiques contradictoires qui sont à l’œuvre dans la conception et l’examen des projets, deux manières d’articuler l’individu et le collectif : l’incarnation et la délégation. Cet article montre que ces deux conceptions, qui s’opposent dans des situations polémiques, sont d’ordinaire tenues ensemble dans une certaine économie morale, des civilités qui permettent au corps des Ponts et Chaussées d’articuler les aspirations individualistes de l’ingénieur en charge d’un projet avec une dimension de contrôle collectif et d’intégration. En conclusion, l’article revient sur les rapports entre conception et exécution, entre activité et passivité, pour montrer que le corps est par rapport à l’État dans une situation de tension très similaire à celle de l’ingénieur par rapport au corps.

A tension between strong individualization and a holistic conception of activities characterizes most of the French state’s major administrative corps. By concentrating on the civil engineering corps (Ponts et Chaussées) during the early 19th century, we can see how this tension was resolved. When the Ourcq Canal was to be built, a conflict during the Ponts et Chaussées Assembly, which was responsible for examining plans for public works and making decisions about them, brought to light two contradictory rationales: incarnation and delegation, two ways of relating the individual and collective aspects of civil engineering during the drawing up of plans and their examination. These two rationales, which come into conflict in controversial situations, are normally combined in a “moral economy” — the civilities that enable this corps to relate the individualistic aspirations of the engineer in charge of a project with the collective dimensions of supervision and integration in a whole. In conclusion, the relations between design and execution, between activity and passivity, are examined in order to show how similar the administrative corps’ tense relation with the state is to the individual engineer’s relation with his corps.

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