Les élus. Les enjeux de la poursuite des études supérieures chez les Matsigenka (Amazonie péruvienne)

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12 septembre 2020

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Raphaël Colliaux, « Les élus. Les enjeux de la poursuite des études supérieures chez les Matsigenka (Amazonie péruvienne) », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.33327


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Cet article repose sur une enquête ethnographique menée auprès des Matsigenka, une population amérindienne du sud-est de l’Amazonie péruvienne. On s’intéresse à la question de la poursuite des études au niveau de l’enseignement supérieur, un projet qui, pour les membres de cette ethnie, implique généralement des déplacements vers les grandes villes du pays. L’enquête montre que l’intérêt pour la professionnalisation de la jeune génération laisse apparaître, en miroir, la crainte de voir le groupe s’affaiblir face à la désertion des étudiants matsigenka, séduits par les tentations de la vie urbaine. Un tel dilemme justifie alors une reprise en main de la poursuite des études par ces collectifs amérindiens. Aussi, dès lors qu’ils sont mandatés — et parfois financés — par leur communauté d’origine, divers procédés visent à encadrer étroitement ces étudiants, de manière à garantir in fine leur retour et la redistribution des savoirs acquis. L’article explore ainsi le quotidien des jeunes Matsigenka établis en ville, les liens qu’ils créent avec les étudiants de même origine et ceux qu’ils entretiennent avec leurs proches restés en forêt. On verra que, loin de se réduire à un simple processus d’acculturation, ces séjours d’études reposent sur de fortes obligations et un devoir de reconnaissance envers le groupe d’appartenance.

This article is based on an ethnographic survey of the Matsigenka, an Amerindian population in the southeastern Peruvian Amazon. We examine the issue of further education at the higher education level, a project that, for members of this ethnic group, usually involves travel to the country’s major cities. The survey shows that interest in the professionalization of the younger generation mirrors a fear of seeing the group become weaker when faced with the desertion of Matsigenka students seduced by the attractions of urban life. Such a dilemma gives these Amerindian communities a justification for resuming control of further education. Moreover, since they are mandated — and sometimes funded — by their community of origin, various processes exist to provide these students with a strict framework, so as to ultimately ensure their return and the redistribution of acquired knowledge. The article explores the daily lives of young Matsigenka living in the city, the links they create with students of the same origin and those they maintain with their relatives in the forest. It will be seen that, far from being reduced to a simple process of acculturation, these study stays are based on strong obligations and a duty of recognition towards the group of belonging.

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