24 avril 2024
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Amandine Malivin, « Pudique et indécent : l’ambivalent sexe des morts (France, xixe siècle) », Sextant, ID : 10.4000/sextant.3240
Le corps mort constitue au cours du XIXe siècle un sujet de préoccupation pour la société française, tant sur le plan médical, juridique, anthropologique que moral. La sépulture est importante dans le processus de préservation, puisqu’elle est une trace matérielle du défunt et en marque la localisation même après sa destruction totale. L’identité des corps, en tant qu’êtres sociaux, s’en voit d’autant plus affirmée. Mais le corps des cadavres lui-même est garant de cette identité préservée. Le visage, l’apparence générale, mais aussi les organes génitaux primaires et secondaires témoignent ainsi notamment de l’âge et du sexe des défunts. Pourtant, dans les sources disponibles, ces organes sexuels sont très souvent ignorés. Ce sont ces silences, mais aussi les mentions de ces sexes morts qui vont être abordés dans ce texte, qui s’intéressera d’abord à l’identité sexuée et sexuelle des morts puis, par l’exemple du traitement de quelques affaires de nécrophilie, à la convoitise dont ces sexes peuvent devenir l’objet. Les perceptions ambivalentes du sexe et du corps des morts révéleront ainsi les rapports souvent inconfortables entretenus avec eux par les vivants dans la société française du XIXe siècle.