24 avril 2024
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Fernández Asperilla Ana, « Emigrées économiques ou exilées politiques espagnoles ? Une frontière difficile à établir », Sextant, ID : 10.4000/sextant.3817
Des années trente à l’entrée de l’Espagne dans l’Union européenne, les migrations de femmes vers l’étranger sont liées aux exodes migratoires qui se sont produits à partir de la Guerre civile : l’exil républicain d’abord, l’émigration économique de la fin des années cinquante au milieu des années soixante-dix ensuite. Cependant, les exilées républicaines ne sont pas les seules femmes à avoir quitté l’Espagne pour des raisons politiques. Aux exodes migratoires antérieurs, il faut ajouter les émigrées de deuxième génération, nées en Espagne et amenées en vertu du regroupement familial par leurs parents vers les pays d’accueil ; ou bien nées dans les pays européens demandeurs de main-d’œuvre espagnole. A ce propos, nous nous référerons à un débat qui s’est tenu tant au niveau académique que parmi les acteurs eux-mêmes. Ce débat oppose traditionnellement l’émigration politique et économique comme des réalités totalement différentes. Cette opposition émane de l’idée préconçue des valeurs qu’on leur assigne. De sorte que l’exil politique espagnol seul représenterait des valeurs positives, comme la lutte pour la démocratie et la culture de la Seconde République espagnole. A l’inverse, l’émigration économique est associée à des valeurs négatives, comme l’inculture, la pauvreté et le franquisme.